Véritable source de stress pour les habitants, la pollution sonore est un réel fléau pour les différentes collectivités qui tente d’améliorer la qualité de vie des occupants.
On parle de pollution sonore, dans un contexte où les effets provoqués par des phénomènes acoustiques, des bruits, où n’importe quelle autre nuisance sonore ont des conséquences néfastes sur la santé physique ou morale des personnes, et pourrait affecter la biodiversité. Elle pourrait également avoir des répercussions sur la qualité de vie en générale des habitants, provoquer de la gêne momentanée où des troubles bien plus importants.
En effet, du cœur au cerveau, en passant par l’organisme général et sans oublier les organes de l’audition, une exposition chronique au bruit peut avoir des effets nocifs sur notre santé globale.
Au stade de pollution sonore, on peut distinguer plusieurs sources de bruits et la plus conséquente provient principalement des transports, suivis de près par le voisinage et les activités du quotidien.
La pollution sonore est un problème croissant dans nos sociétés modernes et notamment dans les agglomérations. Avec la croissance démographique et l’urbanisation, les villes ont connus une forte augmentation du volume du trafic sur les routes et dans l’air.
En effet, selon l’institut de sondage français TNS SOFRES, le bruit des transports, tous moyens confondus représente la principale source de nuisance sonore pour 54% des Français. Traffic routier, transports aériens et ferroviaire, mobilité civile, ainsi que le transport naval, sont les sources principales de gênes sonores des habitant. Parmi lesquelles, 57% revendiquent que ce sont les bruits génères par les deux roues motorisées qui dérangent le plus.
Si l’on en vient maintenant aux bruits de voisinage, les sources sont diverses, et regroupent tout un tas de résonnances qui ne se remarque pas instantanément. On parle ici, de sonorités résultant d’activités du quotidien comme les appareils domestiques et ménagers, les disputes, les travaux de bricolages, les bruits d’activités sportives ou culturelles, les instruments de jardinage, ou encore les animaux de compagnie. Elles peuvent également provenir d’activités de divertissement tels que les bars, les clubs, les concerts, les mouvements de foule ou les feux d’artifices.
L’urbanisation joue également un rôle important dans l’amplification de la pollution sonore. Avec l’augmentation des activités humaines, les villes se sont vu réaménager, impliquant de gros chantiers de construction de bâtiments et de routes qui se démultiplient à vitesse grand V, conjointement aux activités industrielles à proximité des villes.
Finalement, les villes font également face à une montée de bruits provenant d’entreprises du secteur tertiaire et du service comme les restaurants, la livraison à domicile, la restauration rapide, qui ont beaucoup augmenté ces dernières années. En effet, la crise sanitaire a entraîné une forte augmentation des livraisons en deux-roues motorisés, générant des nuisances sonores excessives pour les riverains.
Si l’on se base sur les indicateurs fixés par l’OMS (Organisme Mondial de la Santé), les seuils limites d’exposition au bruit sans répercussions sur la santé sont de 68 décibels ; or si on prend pour exemple le décollage d’un avion, il émet 130 décibels sur un rayon de 100 mètres et les klaxons de voitures 90 décibels.
Loin d’être au fait des menaces de la pollution sonore, les populations vivent et évoluent sans vraiment se soucier des répercussions que celle-ci peut avoir sur leur santé. Pourtant souvent sous-estimés, les conséquences ont un réel impact sur la santé en général.
Au stade primaire, un excès de bruit peut entraîner de nombreux problèmes cliniques comme des pertes auditives, des acouphènes, des troubles du sommeil, du stress psychologique et des maux de têtes.
À un stade plus développé, des répercussions plus sérieuses peuvent se faire ressentir comme la réduction des capacités cérébrales, des effets néfastes sur le système cardio-vasculaire, immunitaire et endocrinien, ainsi que des conséquences sur la santé mentale.
Une exposition à long terme à la pollution sonore est considérée comme un facteur à risque contribuant au développement de l’hypertension, de maladies coronariennes, du diabète et de lésions auditives irréversibles.
Enfin, un trop haut niveau de décibels peut aussi avoir une incidence sur la santé des citoyens et tout particulièrement les jeunes et les vieux. En milieu scolaire, des effets défavorables sur les capacités cognitives des élèves ont par exemple été prouvés. En compromettant la capacité à se concentrer, à mémoriser de l’information et à bien comprendre les paroles, le bruit peut, notamment chez les plus jeunes élèves, représenter un frein à la performance académique.
Selon le rapport du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), rien qu’en Europe, l’exposition au bruit à long terme contribue à 12 000 décès prématurés et à 48 000 nouveaux cas de cardiopathie ischémique. Sur un échantillon de 4391 personnes vivant en Ile-de-France, les cas d’hypertension sont 5,6 fois plus fréquent chez les hommes dont le domicile est survolé par des avions. Dans le même cas, la fréquence d’hospitalisation et de cas de dépressions est 10 fois plus élevé chez les femmes. Dans certains cas irrémédiables, les nuisances sonores peuvent avoir des impacts très nocifs pour l’audition, et peuvent aboutir dans les cas les plus graves à la surdité, qui est définitive. Les surdités d’origine professionnelle constituent une des premières causes de maladie professionnelle en France.
La pollution sonore est également très néfaste pour la biodiversité. Elle perturbe les insectes et les animaux et interfère avec leurs communications, leurs schémas de migration ainsi que leurs habitudes alimentaires.
Suivant l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il s’agit de l’une des menaces environnementales les plus dangereuses pour la santé des humains, mais également de la sphère biologique. Elle représente le second facteur environnemental provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe, derrière la pollution atmosphérique.
En conséquence, la pollution sonore engendre des coûts socio-économiques non négligeables : Elle concerne plus de 20% de la population européenne, soit plus de 100 millions de personnes, et coûte des dizaines de milliards d’euros chaque année aux gouvernements.
En raison de ces impacts si néfastes et dangereux sur les êtres humains et la nature, les collectivités placent la réduction ou l’élimination de la pollution sonore comme objectif à long terme en tant qu’enjeu de santé publique.
Il est certain qu’avec la croissance urbaine que connaisse les villes couplées à une demande accrue de mobilité des populations, cette réduction de pollution sonore devient un vrai défi, pour les collectivités qui souhaite assurer une meilleure qualité de vie.
Face à un tel défi, il semble nécessaire de varier les stratégies, regroupant des politiques ambitieuses en matière de bruit, des innovations technologiques, une réduction du bruit à la source, un réaménagement du territoire, mais aussi un changement dans les comportements individuel.
Ainsi, voit le jour différentes mesures de lutte engagées et portées par soit des collectivités, soit par des initiatives soutenus par des industriels, ou encore par des associations innovantes dans le domaine, des ministères et enfin à travers des législations d’état. Chacune œuvre dans le but d’imposer des seuils limites d’exposition de la population et de l’environnement au bruit, de s’engager pour une meilleure santé et ainsi, augmenter le confort de vie de leurs habitants. Et c’est souvent avec l’aide de la technologie qu’ils y parviennent.
Les transports étant la source principale de pollution sonore, les aménagements ainsi que les solutions innovantes déployées se concentrent tout d’abord sur ce défi.
Dans certaines villes comme Genève Barcelone ou Amsterdam, plusieurs capteurs IoT à grande échelle ont été déployé sur certains grands axes afin de capter et mesurer les niveaux de nuisances sonores des véhicules. Après deux ans de mesures, plusieurs améliorations ont contribué à la réduction de bruits comme :
- Le changement d’itinéraire pour les gros camions
- Le progrès dans le domaine de la technologie des véhicules électriques et hybrides
- Le passage à des bus hybrides, voitures et scooters électriques
- La promotion des transports publiques ou vélo
- La limitation de vitesse des véhicules à 30kmh
- La non-circulation des voitures dans certaines zones
- L’utilisation de pneus silencieux ou souples par les transports public.
Les routes ont également connu quelques évolutions avec des barrières anti-bruit, un réaménagement routier réduisant le flux des voitures et favorisant l’insertion de bandes cyclables, de voies prioritaires pour le transport public ainsi qu’un agrandissement des trottoirs. Aussi, entretenir le réseau routier en réparant les fissures et les revêtements a permis d’atténuer les sons émis par le passage répété des pneus.
En plus du bruit routier, d’autres mesures ont été prises pour atténuer le bruit de la circulation aérienne, ferroviaire, et navales. Mais également les activités de voisinages et le bruit provenant des chantiers de constructions.
Une des avancées technologiques les plus prometteuses dans la lutte contre la pollution sonore est le développement de matériaux d’isolation acoustique de pointe pour protéger les habitations des bruits provenant de l’extérieur. Également l’installation de fenêtres à double vitrage, de panneaux acoustiques, et de surfaces absorbantes sur les bâtiments ont contribué à la non-propagation du bruit. Une avancée qui a beaucoup servi à la réduction de bruits dans les bâtiments à fonction résidentielle ou sociales comme les écoles, les garderies, les hôpitaux ou même les résidences pour personnes âgées.
Au-delà des changements grâce aux avancées technologiques, une meilleur planification et aménagement de l’espace changerai drastiquement la donne.
La création d’espaces verts en milieu urbain absorbe les bruits et réduis sa diffusion, ils offrent une solution naturelle aux lieux bruyants et contribuent à notre bien-être mental. Aussi, le développement de zones à faibles émissions favorise la biodiversité et une meilleure qualité d’air pour les habitants.
En conclusion, la technologie offre de nombreuses solutions innovantes pour lutter contre la pollution sonore. Des avancées telles que les matériaux d’isolation acoustique, les capteurs acoustiques, les véhicules électriques, les revêtements de route et les systèmes d’analyse du son contribuent à créer des environnements urbains plus calmes et plus sains pour les habitants. En combinant ces technologies avec des politiques urbaines, des réglementations efficaces, et une meilleure sensibilisation civique, il est possible de réduire de manière significative la pollution sonore et d’améliorer la qualité de vie dans nos villes.